Description physique : Harkan Syel est un jeune homme de 20 ans, à la peau à la fois hâlée par le soleil et cuivrée par son alimentation où dominent tomates et carottes. Pour vêtements, il ne porte qu’un léger pantalon ample et de larges épaulettes de cuir sur son torse nu. Sa démarche est tellement fluide et féline qu’il semble souvent se confondre avec le paysage, on ne le voit pas ! Pourtant, sa frange de cheveux très clairs satinés de bleu surmonte un regard bleu acier perçant qui marque tous ceux qui le croisent.
Description morale : Il est à la fois très sensible et volontaire. Sa nature innée à l’origine de cette réceptivité hors du commun lui a donné bien du fil à retordre dans sa jeunesse. Mais avec le temps, il a peu-à-peu appris à la maitriser. Il ressent tout ce qui se passe autour de lui, rien ne lui échappe. Il perçoit la beauté de la Terre, la douleur de ses frères, le souffle du vent. Quand la source du ruisseau chante, sa mélodie a un sens pour lui : il en comprend les paroles.
Tout jeune, alors qu’un ami venait de perdre un bras dans un combat, il était resté figé d’effroi devant sa détresse. Ses émotions l’envahissaient au point de le faire partir en larmes sans pouvoir se retenir. Ses yeux, son cœur, son corps ne lui appartenaient plus. Il n’était plus que douleur.
Il n’a pas eu de trop de ses 20 premières années de vie pour apprendre à se maîtriser. Grâce à un développement assidu de sa conscience, à la pratique de l’intériorisation et à la relativisation de son « ici et maintenant », il a désormais pris le dessus. Il sait maintenant que non seulement le monde dans lequel il vit n’est pas parfait, mais encore que ce monde n’est qu’illusion. Il a réussi à se détacher, à prendre de la hauteur de vue. Mais il a toujours gardé de son extrême sensibilité la faculté de percevoir au-delà des apparences.
RP :
Des ombres se faufilent à l’approche du village des Akasha. C’est inhabituel à une heure si tardive. Pourtant, tout est calme à Katari, village natal d’Harkan. Dans les cases, les anciens sont en pleine lecture des légendes ancestrales devant un public de jeunes oreilles attentives et d’yeux écarquillés. Pito le chat, bien indifférent aux légendes, dort d’un sommeil profond sur les genoux d’Harkan. Le feu crépite dans la cheminée, les flammes illuminent les visages captivés en faisant danser les ombres au gré de leurs mouvements ondulants.
Soudain, Pito lève une oreille. Dehors, un reflet métallique scintille sur une des ombres qui encerclent maintenant la case du chef de tribu. L’assaut est imminent. Le mouvement du chat ne passe pas inaperçu à Harkan. Il se lève d’un bond, prend à peine le temps de s’excuser d’interrompre la veillée, tout en bousculant le chat Pito qui fonce trouver refuge dans les bras d’Hiroki, sœur d’Harkan. « Venez », crie-t-il, « prenez vos armes et suivez-moi ». Dehors en un clin d’œil, il cherche à scruter dans la nuit sans lune un indice qui le mettrait sur la voie. En vain, car tout n’est qu’obscurité. Mais le vent lui apporte une odeur qui intrigue ses narines car ce n’est pas une odeur habituelle chez les Akasha. C’est vers cette odeur qu’ils doivent se diriger. Il faut donc remonter le vent. Il est à peine en route que déjà, les siens arrivent derrière lui, sabre au clair.
L’odeur portée par le vent mène vers la case du chef de tribu, qui se situe à quelques centaines de mètres de là. La nuit complique la progression de la cohorte des Akasha qui, pour garder l’effet de surprise, s’est privée de torche. Harkan, tous sens éveillés, prête une attention particulière au bruit et aux sensations renvoyés par ses pas. Sur le chemin, il sent la terre sous ses pieds nus. Dès qu’il s’en écarte, en dehors du chemin, il sent et entend les feuilles d’automne déjà tombées sur le sol crisser sous ses pieds en se craquelant. Grâce à ce repère, il sait où est le chemin. L’odeur s’intensifie. Une odeur de vieux cuir. Elle lui évoque les pièces des cuirasses e gawa des armures japonaises. Ils auront affaire à des guerriers sans doute bien équipés.
Il sursaute : un bruit sourd perçe la profondeur de la nuit. Quelqu’un vient de s’attaquer à un volet de la case. Une lumière parait : le chef de tribu Akasha est sorti de sa case, torche et épée en mains. Mais il est trop tard, les ennemis sortent déjà de l’ombre et se ruent vers le chef Akasha. A la vue des sabres brillants, il a tout juste le temps d’accrocher sa torche à son support mural avant de se replier à l’intérieur. La porte claque derrière lui. Sans attendre, les membres de la cohorte Akasha se déploient en poussant des cris sauvages pour détourner l’attention des ennemis pendant quelques précieuses secondes. Harkan aperçoit l’un d’eux tout près de lui. A en juger par son équipement sophistiqué, ce pourrait être un chef. A grandes enjambées, il s’élance vers lui. Plonge vers le sol pour éviter son coup de sabre. Se reçoit sur les mains, part en flip-flop une fois le sabre esquivé. Frappe de ses pieds le torse de l’adversaire qui chancelle en lâchant son arme. Harkan appelle à l’aide. Les Akasha rappliquent, et se jettent sur lui pour immobiliser le vaincu. Harkan porte alors son attention sur le vent. Il ferme les yeux pour mieux se centrer. Pendant 2 secondes, Harkan est devenu vent. En lui, monte la puissance du souffle. Ses alliés alentour sentent le vent s’intensifier, se mettre à souffler en fortes rafales. Alors que des ennemis commencent à accourir porter secours à leur chef, une puissante rafale souffle la torche : nuit noire, obscurité complète, grand désarroi pour les adversaires qui se voient figés dans leur course. Le temps suffisant pour qu’Harkan relève le prisonnier qu’il vient de bâillonner et se dirige vers la partie boisée du village, suivi par les siens. Dans le bois, le vent ne soulève plus la poussière du chemin qui agresse les yeux des assaillants. Couverts par le mugissement du vent, les Akasha conduisent le chef ennemi en lieu sûr.
Ils sont conscients de détenir un avantage considérable pour les futures négociations avec les ennemis.
Harkan a eu pour grand-père Kanhari, un homme respecté de tous pour ses pouvoirs de soin. Kanhari était le chaman de la tribu, et il n’y avait pas un seul membre qui ne soit allé le consulter à une période de sa vie. Entre Harkan et lui s’était instaurée très tôt une complicité qui avait scellé entre eux deux un lien à la fois particulier et très fort. Très tôt, Harkan avait attiré l’attention de son grand-père. Ce dernier avait noté chez l’enfant un comportement inhabituel, à la limite de la normalité. Trop souvent replié dans son monde, absent pour son entourage, Harkan n’avait pas beaucoup de compagnons de jeu. D’un autre côté, la capacité d’Harkan à communiquer avec l’environnement naturel n’avait pas échappé à Kanhari. Il l’avait surpris, alors très jeune, à observer une libellule qui était venue se poser sur sa main. Immobile, il semblait lui parler. Elle s’envola une fois la conversation terminée, au moment même où Harkan leva les yeux vers son grand-père stupéfait. Puis vint, entre autres, à l’approche de ses douze ans, le jour où Harkan s’était installé en tailleur au milieu de la clairière. Tandis qu’une pluie torrentielle s’abattait sur le village, la clairière était restée inexplicablement sèche. Kanhari s’était montré très préoccupé également lors du conflit ouvert entre deux frères de la tribu, qui avaient tous deux jeté leur dévolu sur la même jeune fille. La colère qui habitaient les frères devenait insupportable à Harkan, qui, malgré tous ses efforts, ne pouvait décidemment pas comprendre comment deux êtres auparavant unis d’amour fraternel pouvaient ainsi se déchirer et désormais se haïr, entrainant dans leurs tourments la jeune aimée et leur famille. Dans la tribu, tous en subissaient les conséquences. Mais chez Harkan, cela prenait des proportions démesurées. Bien que non directement concerné, il ressentait le choc comme un coup de poignard en pleine poitrine. Son grand-père avait fini par le prendre avec lui pour le détendre et le soigner avant qu’il ne sombre dans une accablante léthargie.
Au cours du soin, quand Kanhari imposa ses mains sur le cœur du jeune Harkan, il ressenti une énergie d’une puissance extraordinaire. Jamais il n’avait encore vu cela. Il comprit du même coup qu’il serait indispensable et même vital pour le jeune d’être initié pour canaliser cette puissance. A défaut de quoi, elle le consumerait de l’intérieur et le détruirait. Au contraire, une fois maîtrisée, l’énergie pourrait lui permettre d’aider ses semblables grâce à des facultés exceptionnelles.
L’initiation eu lieu quelques jours plus tard. Elle ne fut pas suffisante. Le petit-fils subissait en contrecoup de l’initiation des réactions plutôt violentes et Kanhari mettait un point d’honneur à garder l’œil sur lui. En accord avec les parents, il fut décidé qu’Harkan serait confié à Kanhari pour son éducation et son accompagnement spirituel. Dans le même temps, il devenait urgent qu’Harkan se confronte physiquement au monde dans lequel il vivait. Il lui fallait non seulement faire du sport, mais aussi apprendre un art martial pour se rééquilibrer. Il se consacrerait désormais chaque jour aux techniques de combat les plus traditionnelles et les plus efficaces.
En jouant sur tous ces tableaux, Harkan trouva sa voie comme l’arbre chétif qui s’oriente vers la minuscule trouée lumineuse qui passe tout juste entre les hautes frondaisons de l’épaisse forêt. Il grandit, non sans difficulté, mais harmonieusement, tout en développant et en gardant la maîtrise de ses émotions, de son corps, et de ses énergies, le tout étant toujours intimement lié.
Ses pouvoirs :
* Fait corps avec les éléments, et quelquefois en possède même la maitrise.
* Possède une agilité hors du commun, et en tire avantage dans les corps à corps.
* Peut incarner provisoirement l’esprit d’un animal.